Baromètre Kantar / Cieau « Les Français et l’eau » : 25 ans d’opinion…
Que pensent les Français de leur eau du robinet ?
Un taux de confiance élevé
Quatre faits majeurs se distinguent au sein de cette édition 2021 :
- Un taux de confiance élevé en dépit de la persistance de la crise sanitaire.
- Le rôle essentiel des professionnels de l’eau reconnus par les Français, notamment en période de tension sanitaire
- L’augmentation des déclarations de consommation de l’eau du robinet au détriment de l’eau en bouteille
- Un tassement des indicateurs d’intérêt pour les sujets environnementaux, à mettre en parallèle du regain de considérations plus ‘pragmatiques’, comme le pouvoir d’achat.
La satisfaction envers les services de l’eau est stable d’année en année : plus de 8 personnes sur 10 s’en disent satisfaits. Dans le contexte d’épidémie de Covid, près de 9 Français sur 10 jugent que les opérateurs ont joué un rôle essentiel, tout particulièrement durant les confinements de 2020, pour assurer la continuité d’un des services essentiels à la population.
Une large majorité de Français est convaincue que le changement climatique a un impact sur le manque d’eau (85 % ), pour autant, ils sont un peu moins nombreux cette année (64 % vs 66 % en 2020) à redouter une pénurie d’eau. Un résultat sans doute à imputer à une année 2021 particulièrement pluvieuse. D’ailleurs, ils sont un peu moins unanimes (86 % vs 89 % ) à déclarer être attentifs aux quantités d’eau qu’ils consomment.
Pour autant, sur 25 ans, le basculement de l’opinion sur la crainte de manquer d’eau est spectaculaire, puisqu’en 1996 seuls 32 % craignaient de manquer d’eau dans l’avenir !
Le taux de confiance dans l’eau du robinet (85 % ) ne se dément pas. Depuis la première édition de l’enquête en 1996, plus de 8 Français sur 10 réaffirment, année après année, leur confiance en l’eau du robinet. Un niveau d’appréciation d’autant plus remarquable, pour en produit alimentaire, dans un contexte où la défiance est très prégnante. Les motifs d’insatisfaction demeurent, en effet, liés au calcaire et au goût… un goût de l’eau du robinet qui recueille cependant l’approbation des trois quarts des Français.
La balance de consommation, quotidienne, « eau du robinet / eau en bouteille » penche en faveur du robinet (68 % vs 51 % ). En matière d’usage de consommation, les Français restent avant tout des buveurs mixtes : 73 % boivent indifféremment de l’eau du robinet et de l’eau en bouteille.
Les raisons avancées de boire de l’eau du robinet sont d’abord liées à des motifs de commodité d’usage et à son prix, jugé peu cher.
Cependant, interrogés sur le prix du service de l’eau du robinet, les consommateurs sont plus nombreux, cette année, à estimer qu’elle est « plutôt chère » (59 % vs 54 % en 2020). Le pronostic largement partagé d’une future hausse de prix, dans les années à venir est avant tout associé à la crainte de manquer d’eau et à l’augmentation du coût de la vie. Paradoxalement une plus grande proportion, cette année, s’accorde à penser que la bonne marche du service de l’eau nécessite des investissements lourds (81 % vs 75 % en 2020). D’ailleurs, 83 % reconnaissent que la pollution impacte le prix du service de l’eau.
La menace de pollution des ressources inquiète moins les Français. Pourtant, quand on les interroge sur l’avenir des ressources, 61 % restent convaincus qu’elles continueront à se dégrader.
La grande majorité des Français (89 % ) pense avoir un rôle à jouer dans la préservation des ressources de la pollution. En parallèle, ils sont globalement conscients de contribuer à cette pollution (69 % ), mais dans une moindre mesure, même si ce pourcentage augmente légèrement cette année.
La dépollution des eaux usées est un enjeu environnemental. 77 % Français le reconnaissent. C’est un peu moins qu’en 2020 (79 % ).
D’ailleurs, les bons réflexes pour ne pas perturber le système d’assainissement des eaux usées ne sont pas unanimement adoptés. Ils sont moins nombreux, cette année, à savoir que jeter n’importe quoi dans les canalisations pollue les ressources (62 % vs 69 % en 2020) et seule moins des deux tiers (61 % ) admet que cela perturbe le système d’assainissement des eaux usées.
La réutilisation des eaux usées pour préserver la ressource est une alternation qui suscite l’adhésion des Français. Ainsi, les consommateurs se disent prêts à utiliser une eau du robinet issue du recyclage des eaux usées : pour les usages domestiques (87 % ), ou pour consommer des aliments arrosés avec des eaux usées traitées (81 % ).
Le niveau d’information continue de s’améliorer d’année en année. En dépit des indicateurs pointant la nécessité de maintenir les efforts de pédagogie autour des sujets liés à l’eau, cet indicateur connaît la plus forte progression depuis l’origine du baromètre (19 % en 1996 vs 56 % en 2021).
Les sujets d’interrogations sont toujours liés à la qualité, et tout particulièrement à la santé.