L’hygiène et l’eau : petit parcours historique

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L'eau courante est une facilité récente : en 1978, un quart des habitations ne possédaient pas de salle de bains !
Aujourd'hui, 99 % des habitations en sont équipées (source : Observatoire Cetelem 2011). L'arrivée de l'eau courante dans les maisons est assez récente puisque c'est à la fin des années 1980 que la quasi-totalité des Français bénéficie de l'eau courante à domicile.

Date de publication : 27 septembre 2018  |  Dernière modification : 4 juillet 2024

L'HYGIÈNE ET L'EAU

L’installation privée d’équipements sanitaires « à domicile » a été possible grâce au progrès économique, au développement des adductions d’eau et des systèmes d’assainissement et à l’évolution des comportements. Si dès l’Antiquité, les villas des riches citoyens romains étaient pourvues d’eau courante, pour la majorité des gens, la corvée du seau pour aller à la rivière ou au puits d’eau a très longtemps été une tâche pénible et quotidienne.

Les grands principes de l’hygiène sont connus depuis l’Antiquité. L’usage du bain était répandu dans les plus anciennes civilisations humaines. On retrouve sa trace chez les Égyptiens, les Hébreux, les Assyriens, les Perses et les Chinois.

Dans la plupart des cas, le bain était intimement lié aux préceptes religieux et à la symbolique purificatrice de l’eau.

L'ANTIQUITÉ : LE CULTE DU CORPS ET DU BIEN-ÊTRE

athletegrec L’histoire des bains publics commence en Grèce, au ᴠɪe siècle avant notre ère, avec la pratique de l’entraînement physique (la pratique du sport étant l’une des caractéristiques de la civilisation grecque antique). Les installations sont contiguës au gymnase.

Le bain permettait ainsi de se détendre après l’effort musculaire. À l’origine, les bains étaient froids. Les bains chauds ayant mauvaise réputation, suspectés d’amollir le corps tandis que l’eau froide « aguerrit le caractère ».

Mais l’usage des huiles et du sable (les athlètes s’enduisaient de sable pour retenir la transpiration) justifient les bains d’eau chaude, ce sont les premiers bains de vapeur.

Les établissements de bains grecs étaient des lieux où l’on pouvait se retrouver pour s’adonner surtout à l’exercice physique, mais aussi se restaurer et discuter de sujets philosophiques.

De tous les vestiges encore visibles dans un grand nombre de villes de l’Empire romain, les thermes (thermae, mot d’origine grecque qui signifie chaud) comptent parmi les plus impressionnants témoignages de l’art architectural.

L’existence de thermes fut facilitée par le fait que les ingénieurs romains maîtrisaient déjà bon nombre des principes de l’hydraulique et de la distribution d’eau. Car il fallait beaucoup d’eau pour approvisionner ces thermes gigantesques : la capter, l’acheminer par des aqueducs et la stocker dans de monumentales citernes…

Chiffre édifiant : la consommation quotidienne d’eau par habitant s’élevait environ à 1 000 litres dans la Rome antique… contre environ 137 litres en France de nos jours (source Ifen 2002).

On peut encore aujourd’hui admirer les ruines monumentales des thermes de Dioclétien (qui recevaient plus de 3 000 baigneurs sur 150 000 m2) et celles des thermes de Caracalla.

Les thermes romains, gratuits, mêlaient toutes les couches sociales de la population et constituaient l’une des principales sources de loisirs offertes aux citoyens de Rome. Si les Romains se rendaient aux thermes pour l’hygiène corporelle et les soins complets du corps, ces lieux avaient aussi une fonction sociale importante : les thermes faisaient partie intégrante de la vie urbaine romaine. On s’y lavait, on s’y reposait, on y faisait du sport, on se cultivait dans les bibliothèques contiguës, on y rencontrait ses amis, on pouvait aussi y traiter des affaires ou se restaurer.

Les thermes de Cluny, thermes gallo-romains (ɪer-ɪɪɪe siècles) à Paris, sont l’un des témoignages les plus spectaculaires de l’architecture antique conservé sur le sol de la Gaule.

Les plaisirs de l’eau, un héritage antique – Georges Vigarello

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