Eco-urbanisme : Comment gérer les eaux de ruissellement urbain ?

Eco-urbanisme : Comment gérer les eaux de ruissellement urbain ?
Les villes majoritairement constituées d’espaces goudronnés et bétonnés ont bien souvent du mal à absorber correctement les eaux pluviales entraînant un risque accru d’inondation en cas de fortes précipitations. De fait, la gestion des eaux de ruissellement n’est pas une mince affaire pour les collectivités.
Les eaux de pluies sont évacuées dans le tout-à-l’égout et acheminées vers des centres de traitement au même titre que les eaux usées. Or, ce modèle de gestion des eaux pluviales présente des limites et nécessite de mettre en place des solutions alternatives. Parmi elles, l’éco- urbanisme permet de désimperméabliser les villes et de mieux gérer les problèmes de ruissellement qui tendent à s’accélérer avec le développement urbain.

Quelles sont les limites du « tout-à-l’égout »
pour gérer les eaux de pluie ?

Depuis un siècle et demi, en cas de précipitations, les eaux pluviales passent par le tout-à-l’égout, un gigantesque système de tuyaux souterrains qui recueille à la fois les eaux de ruissellement urbain et les eaux usées.

Or, le tout-à-l’égout est un modèle ancien conçu au 19ème siècle et, qui malgré des progrès réalisés dans les années 70, ne peut pas absorber de grandes quantités d’eau de pluie. En plus d’être extrêmement coûteux, ce système peu adapté à l’urbanisation galopante de la société, entraîne certains dysfonctionnements :

  • Des risques d’inondations dans les centres-villes
  • Des rejets d’effluents pollués dans les milieux naturels

Au lieu d’être absorbées localement par les villes, les eaux de pluie lessivent des sols de plus en plus imperméables entraînant avec elles de nombreux déchets produits par l’activité humaine. Selon le Ministère de la Transition Écologique, les villes sont de plus en plus imperméabilisées : « En France métropolitaine et outre-mer, depuis les années 80, entre 200 à 250 km² sont imperméabilisés annuellement ce qui représente l’équivalent d’un département français tous les 25 ans à 30 ans. » (Source : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/assainissement)

Quelle stratégie alternative
pour mieux gérer les eaux de ruissellement urbain ?

Le modèle actuel de gestion des eaux pluviales consiste à évacuer au plus vite les eaux de ruissellement urbain via le tout-à-l’égout. Or, comme nous l’avons vu, cette stratégie n’est plus adaptée à l’accélération du développement urbain et à la complexité de gérer la dépollution des eaux de pluie.

Une solution alternative consiste à stocker les eaux de pluie et à les gérer le plus localement possible. Pour cela, il existe deux techniques :

  • Stocker temporairement les eaux pluviales afin de les réutiliser ultérieurement ou de les restituer dans la nature avec un débit faible
  • Infiltrer des eaux non polluées dans le sol de manière à faciliter leur cheminement dans les nappes phréatiques pour reconstituer les réserves.

Pour mettre en œuvre ces techniques de gestion des eaux de pluie, l’éco-urbanisme apparaît comme une solution naturelle et efficace, de plus en plus prisée par les collectivités.

Pourquoi la végétation est essentielle
dans la gestion des eaux pluviales ?

Quoi de plus naturel et efficace que de laisser la nature absorber les précipitations ? Les végétaux ont en effet un rôle important à jouer dans la gestion des eaux de ruissellement urbain :

  • Ils sont capables, lorsque les plantations sont adaptées, d’absorber de grandes quantités d’eaux pluviales
  • Ils diminuent le ruissellement de l’eau, baissant de fait la concentration des polluants et réduisent ainsi les volumes d’eau à traiter.
  • Ils jouent un rôle de dépolluant naturel en filtrant les eaux pluviales
  • Ils constituent de véritables îlots de fraîcheur en cœur de ville, particulièrement utiles en cas de canicule : les parcs, les rivières, les squares et les artères ombragées sont nécessaires aux villes pour rafraîchir la ville dont les surfaces bitumées ont du mal à refroidir la nuit en cas de fortes chaleurs.

Quels bénéfices peut-on tirer de l’éco-urbanisme ?

  • Une diminution des problèmes de santé publique :
    • La végétalisation des espaces urbains permet de réduire les pathologies respiratoires du fait de leurs capacités naturelles de dépollution de l’eau et de l’air
    • Grâce à leurs vertus absorbantes, les arbres et les végétaux réduisent l’apparition de maladies liés à la stagnation des eaux
    • La végétalisation des villes réduit sensiblement et durablement le niveau de stress de habitants et améliore globalement leur état de santé : voir l’étude Asterès réalisée en 2016 pour le compte de l’UNEP (Union Nationale des Entreprises du Paysages).
  • Une réduction drastique des risques d’inondation
  • Une amélioration de la biodiversité : l’éco-urbanisme favorise la conservation voire le renouvellement d’un certain type de flore et a fortiori de faune dans les villes.

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